"Ma mère m'a toujours dis que lorsque la lumière d'une lampe meurt et disparaît, quelque chose d'autre, autre part, naît. Que toute fin est un début. Toute mort une naissance."

Je suis né un le vingt-septième jour du dixième moi de l'année. N'importe quel diseur de bonne aventure pourrai vous trouver dans ces deux chiffres un million de signification prophétique et autant de raison de vous faire payer pour cinq minutes supplémentaire de Holo-Com. De quoi vous ronger jusqu'à l'os.

Mais bien entendu je ne suis pas lié a un destin immense et important aboutissant à la destruction des ennemis de ma nation sur fond de comédie romantique et de franche camaraderie avec mes supérieurs me donnant accès a une position éminente dans le gouvernement nouvellement formé suite à la chute de Tanderphora. Je n'y ai jamais cru et de toute ma vie ne croirai jamais ces conneries que vous raconte ces chaines de bourrage de crâne pour vous faire oublier qu'en moins d'une semaine la totalité de votre civilisation peut être amenée à disparaitre sous les lames de l'ennemi ou suite à une erreur de sécurité dans les laboratoires de recherche. Mais ma mère y a cru.

Ma mère, Katie Biveces, me mit donc au monde un soir, presque à la minuit. Et dès que ses yeux drogués à la morphine virent mon petit visage tout fripé et couvert de sang elle comprit que Dieu m'avait destiné à servir ma partie dans l'armée et éradiquer la menace incessante que représentaient les Tanderphoran. De quoi foutre en l'air toute une existence.

Mais bon combien de petits garçons et de petites filles n'ont pas eu la chance d'avoir un réel choix sur leur devenir? J'ai donc vécu les premières années de mon enfance choyé par le peu d'argent que ma mère possédait et élevé dans l'idée que je devais devenir un militaire aguerrit et héros de mon peuple. Jusqu'à son overdose.

Et hop, me voici dans un orphelinat puant et insalubre d'un secteur défavorisé de Moochoon. Comme il en existe des dizaines.
Imbu de ma personne, solitaire et vaniteux, je me suis enfermé dans le silence et les regards hautains, m'attirant au mieux l'indifférence au pire les plaisanteries mesquines de mes "camarades".

Les gamins sortant de ce milieu finissent souvent militaire ou ouvriers, ainsi, personne ne fut surpris de mon envie d'entrer à l'armée (Même si certaines mauvaises langues firent semblant, me demandant pourquoi je ne me lançais pas dans la politique) et, exception faite de mon isolement total le reste de mon enfance s'est déroulée comme celle de n'importe quel gosse des rues.